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Créé le : 03/08/2006 16:39
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[ multimédias ] [ Marine Le Pen ] [ Jean-Marie Le Pen ] [ Sujets divers ] [ Mes reflexions ] [ Les communiqués ] [ citations ]

Très bonne intervention de Jacques Vassieux

06/12/2006 22:03



lien vers le site




Bayrou-le Pen , même combat ?

06/12/2006 21:29



Source : un rédacteur d'agoravox.

Peut-on trouver plus antinomiques que François Bayrou et Jean-Marie Le Pen, le premier issu d’une démocratie chrétienne pro-européenne chantre de la modération, tandis que l’autre puise ses racines dans un poujadisme nationaliste, fruit de la guerre d’Algérie? Les deux émissions RIPOSTES consacrées aux protagonistes, qui suivent le débat organisé récemment sur France2 et la déclaration de candidature de François Bayrou, nous éclairent sur cet improbable rapprochement.

Les hommes

François Bayrou et Jean-Marie Le Pen ont tous deux été profondément marqués par leur jeunesse.

Né en 1928, de condition modeste, J.-M. Le Pen explique très bien l’impact qu’a eu sur lui et sur son idéologie l’enseignement reçu à l’époque, fondé sur un patriotisme exacerbé issu de l’après Première Guerre mondiale. Très importante aussi, la mort d’un père, marin-pêcheur, pendant la Seconde Guerre mondiale, qui fit de lui, à quatorze ans, « l’homme de la famille », et exalta ce qu’il appelle son « rôle de mâle ». Son engagement patriotique, qui le conduisit à se porter volontaire pour l’armée et à défendre l’Algérie française, mais aussi sa vision du monde, fondée sur le rôle traditionnel des nations, s’expliquent par ce passé ancien.

F. Bayrou, lui aussi d’origine modeste et provinciale, est devenu, de façon identique, jeune (à vingt-trois ans) soutien de famille après la mort accidentelle de son père. Paysan érudit, ce dernier a aussi certainement eu un grand rôle dans sa soif de culture. Mais, étant né en 1951, sa vision géopolitique a été influencée par la réconciliation franco-allemande de de Gaulle et d’Adenauer, par la construction d’une Europe unie, notamment sous l’impulsion de grandes figures du centrisme comme Robert Schuman, se substituant à l’influence individuelle déclinante des anciennes puissances nationales coloniales, et par le bouleversement de notre société durant les années 1960.

J.-M. Le Pen et F. Bayrou sont aussi tous deux des catholiques déclarés, mais cette appartenance commune cache des aspects fondamentalement différents. Chez J.-M. Le Pen, élevé chez les jésuites, le catholicisme est un élément de tradition culturelle. Comme il l’indique lui-même, il aime « sa sœur plus que ses cousins, ses cousins plus que ses voisins, etc. », et réserve le « aimer ses ennemis comme soi-même » aux saints. J.-M. Le Pen revendique ainsi son catholicisme comme argument identitaire, comme il défend la notion de « France, fille aînée de l’Eglise », bien plus qu’il ne le vit. Chez F. Bayrou au contraire, la foi prime. Bayrou aime les gens du peuple, et a très vite voulu en être le défenseur. La compassion lui est naturelle car partie intégrante de sa croyance, mais cette foi ne peut être que personnelle et non pas déclamée, avec retenue et humilité, ce qui explique aussi son attachement farouche à la laïcité.

Divergence enfin dans le caractère des deux hommes. J.-M. Le Pen est un sanguin, un battant. Rien ne doit lui résister. En débat, J.-M. Le Pen peut se révéler charmeur, mais à la première contrariété, l’homme s’échauffe, s’emballe, éructe, agresse son interlocuteur, le noie sous un torrent verbal. Le verbe devient caustique, voire méprisant. Pour peu que l’adversaire soit faible, la victoire totale est l’objectif, l’ancien militaire qu’il est ne fait pas de quartier. Si l’autre résiste, J.-M. Le Pen peut cependant reconnaître son courage. Mais son respect ne s’adresse qu’aux forts. Redoutable orateur, doté d’un exceptionnel sens de la répartie, J.-M. Le Pen tire d’abord, réfléchit ensuite. Il manie avec délectation l’ironie, le jeu de mots. Capable de discours fleuves, improvisés, tenant en haleine son auditoire, il joue de l’émotion, suscitant rires et rages.

Tout autre est François Bayrou. Chez lui, la parole suit la pensée, parfois avec décalage, pour qu’il soit sûr que les mots soient justes, explicites. Convaincre, plutôt qu’asséner, tel est son objectif. Là où Le Pen cherchera le KO, et quittera la salle si celui-ci n’arrive pas assez vite, Bayrou fermera la porte à clé, et passera le temps nécessaire pour qu’un accord soit trouvé. Différence de style, de méthode. Plume exceptionnelle, sa pensée est complexe, riche, et ne peut pleinement s’exprimer dans le formatage médiatique actuel. En discours, en revanche, Bayrou prend toute sa dimension. Orateur hors pair, après avoir vaincu son bégaiement, les mots qu’il écrit lui-même prennent tout leur sens, leur profondeur, et s’adressent, chose unique dans tout l’échiquier politique, à quelque chose en nous de peu habitué à être sollicité, notre conscience. Tribun contre missionnaire.

Les analyses

Pour J.-M. Le Pen comme pour F. Bayrou, la situation actuelle, marquée par le profond rejet des Français pour le système en place et par une morosité persistante, est largement due à l’inaction d’une classe dirigeante, coupée des réalités du peuple. Tous deux fustigent ces élites, formées à l’ENA à vingt-cinq ans, qui s’enferment dans les cabinets ministériels et sous les ors de la république pour n’en sortir que parlementaires, ministres eux-mêmes, ou pour pantoufler dans une grande entreprise. Tous deux, qui puisent leurs racines dans la France modeste et provinciale, ont compris cette exaspération croissante du Français moyen, qui encaisse les injustices jusqu’au jour où... Et F. Bayrou, qui a fait partie de ces sphères gouvernementales, reconnaît combien il s’est un temps laissé aveugler par le miroir du pouvoir ministériel avant de réaliser que les dés étaient pipés et le système corrompu. Tous deux enfin portent un jugement impitoyable sur l’ère Chirac, et notamment les cinq dernières années où, disposant de tous les pouvoirs à tous les niveaux de l’État, le président n’a pas su ou voulu traiter les causes profondes des problèmes du pays.

Pour F. Bayrou, l’essentiel est bien là, et la solution passe d’abord par une autre conception du pouvoir, fondée sur la nécessaire collaboration des compétences, qu’elles soient de gauche ou de droite, pour résoudre les problèmes essentiels (climat, retraites, dette publique...) et définir des solutions efficaces et acceptables par une majorité de Français. Mais pour J.-M. Le Pen, ce diagnostic sur le pouvoir n’est qu’accessoire, car le premier des maux, c’est l’immigration. Qu’importent les chiffres qui montrent que la criminalité est très majoritairement le fait des Français, que la plupart des étrangers travaillent, de façon clandestine ou pas, dans des emplois que les Français ne veulent plus, et ne désirent que s’intégrer... La misère de la France, pense-t-il, provient de cet afflux incontrôlé d’étrangers, dont les hordes s’abattent sur notre pays pour sucer le sang des prestations sociales et autres avantages de l’État providence. Et la première faillite des dirigeants successifs, c’est bien de n’avoir pas su arrêter aux frontières ces émigrés des contrées les plus déshéritées, et de leur avoir octroyé autant de droits qu’aux Français « de souche ». Une analyse évidemment combattue par F. Bayrou qui estime que sur ce sujet, le problème n’est pas tant le nombre d’immigrés entrants, qu’il faut cependant modérer en insistant sur le codéveloppement, que la faillite de notre modèle français d’intégration, qui laisse sur la touche une part croissante de sa propre population, de seconde, troisième ou quatrième génération, alors qu’elle avait su jusqu’ici faire de ces immigrations sa richesse.

Les visions

Si J.-M. Le Pen n’a pas encore établi son projet présidentiel, il a défini quelques grandes lignes directrices (voir le site du Front national ) : retour au protectionnisme économique et au franc, réduction drastique des dépenses sociales de l’État (et notamment pour les étrangers) , des impôts (sur les personnes et les entreprises) et des prélèvements sociaux. Cette philosophie, avec un ensemble de propositions particulièrement « libérales » (c’est-à-dire prônant le désengagement de l’État), justifie de placer J.-M. le Pen « à droite » en matière économique, et il partage avec F. Bayrou la volonté de favoriser fortement les petites entreprises et l’artisanat, créateurs d’emplois. Moins prolixe sur les aspects sociaux de sa politique, il n’en est pas moins avocat des « valeurs traditionnelles » en vigueur lors de sa jeunesse. Quant à l’aspect international, c’est là aussi le retour à un système basé sur les nations, et aux accords au cas par cas ; il est opposé au communautarisme solidaire européen. Le modèle de société proposé par J.-M. Le Pen se rapproche peut-être de celui qui était en place en Espagne sous Franco (la dictature militaire en moins). Il sous-estime sans doute les conséquences qu’une politique de « préférence nationale » douanière entraînerait, par réaction des autres pays, notamment une asphyxie de l’économie faute de marché intérieur suffisant, et une sclérose sociale.

La vision de F. Bayrou est, elle, centrée sur la défense d’un modèle sociétal « européen », qui puise aussi un certain nombre d’éléments clés dans la tradition française. Pour répondre aux grands défis actuels, il défend non seulement la participation de la droite et de la gauche modérée aux décisions, mais aussi la nécessité de gérer au niveau de l’Europe un certain nombre de problèmes globaux (énergie, climat, immigration, défense, sécurité...) auxquels il considère que la France seule ne peut apporter de réponses. Mais il affirme son attachement à des valeurs qu’il considère comme françaises, comme la primauté de la qualité de la vie et de l’épanouissement personnel sur la réussite fondée sur l’argent du modèle anglosaxon. Après avoir largement développé sa vision des problèmes lors d’une série de colloques thématiques, F. Bayrou a défini une série de six grandes priorités (environnement, éducation-recherche, lutte contre la dette, lutte contre l’exclusion, relance de l’Europe, soutien à l’entreprise) qui viennent compléter une indispensable réforme du système politique en place, vers une sixième république. Cette dernière réforme, institutionnelle, lui paraît indispensable pour rétablir un « Etat impartial », devise de Raymond Barre, et gage d’une société renouvelée où « un enfant sache que son destin est entre ses mains, et ne dépend pas de son origine, de sa caste sociale... » .

Le futur

F. Bayrou et J.-M. Le Pen se retrouvent sur un élément essentiel dans cette course à l’élection présidentielle : tous deux se mettent cette fois-ci en campagne pour gagner !

A soixante-dix-huit ans (âge que n’atteignit jamais Leonid Brejvev à l’âge d’or de la gérontocratie soviétique), Jean-Marie Le Pen croit, peut-être pour la première fois, à un destin présidentiel. Après un second tour en 2002 qui l’avait pris par surprise, on aurait pu croire finie la carrière de Le Pen, son parti en butte à une lutte fratricide pour sa succession, et son espace politique sécuritaire occupé par un Nicolas Sarkozy hyperactif. Mais remis en selle par l’incurie des gouvernements successifs de Jacques Chirac, incapables de répondre aux préoccupations fondamentales des Français et minés par les dissensions internes, il renaît, tel le phoenix, et comme à son habitude avant chaque élection présidentielle, plus fort que jamais.

Quant à François Bayrou, il considère que 2007 verra la victoire de David contre Goliath, du candidat de l’authenticité contre le système politicomédiatique qu’il fustige. Dopé par une popularité incomparablement plus élevée qu’à la même époque en 2002, et particulièrement sur Internet qu’il considère comme élément déterminant de la démocratie, il mise sur le rejet des Français d’un Nicolas Sarkozy figé dans son rôle de ministre de l’Intérieur, et d’une Ségolène Royal qui préfère attendre de l’opinion les éléments principaux de sa ligne politique. Pour lui, en effet, comme pour Jean-Marie Le Pen d’ailleurs, le président de la République doit avoir une vision claire à proposer au peuple. Et il compte sur ce peuple, qu’il croit plus malin que les commentateurs politiques, pour forcer la main aux appareils des partis, comme l’ont fait les électeurs allemands, autrichiens ou néerlandais. François Bayrou joue sur cette élection non seulement son avenir politique, mais aussi celui de la famille centriste, et un peu aussi celui de la France pour les prochaines années.

NB

Pour compléter cette analyse, voir ces deux entretiens remarquablement informatifs réalisés par Nicolas Voisin et diffusés sur AgoraVox sur JM Le Pen et F. Bayrou.






Exclusion d'Alain Soral

06/12/2006 21:20



Alain Soral, nouvelle tête pensante du FN et persona non grata à Sciences po

Invité samedi 2 décembre 2006 à la 59e Journée Dédicaces de Sciences po, l’écrivain Alain Soral en a été chassé par la police, sur la demande du directeur de l’établissement, Richard Descoings. Alain Soral avait officialisé, quelques jours auparavant, son ralliement au Front national et à l’équipe de campagne de Jean-Marie Le Pen. Compte rendu de ces événements, analyse, et petite digression personnelle.

"Vous n’êtes pas toléré dans cet établissement", "Vous n’êtes pas désiré ici", "Vous êtes indésirable"... C’est ainsi qu’un policier a justifié à l’écrivain Alain Soral son expulsion du salon du livre qui se tenait à Sciences po samedi dernier (vidéo de l’expulsion en bas de page). Pourtant, le sulfureux pamphlétaire, connu pour ses positions républicaines et critiques à l’égard de tous les communautarismes (féministes, gays, arabes, juifs...), ou encore pro-palestiniennes et critiques vis-à-vis du sionisme, avait bel et bien été invité, parmi près de cent trente personnalités.

Il avait, certes, reçu, la veille, le 1er décembre, un courriel de Richard Descoings, directeur de Sciences po, qui annulait son invitation, au motif que sa venue faisait peser une menace sur sa personne et sur l’ensemble des participants (lire le mail sur le site de Soral). Si menace il y avait, pourquoi ne pas avoir demandé à la police de la prévenir, en entourant Alain Soral de sa protection ? Au lieu de cela, la police a bien été appelée, mais pour chasser l’homme menacé. Peut-on établir un parallèle avec la situation de Robert Redeker ? Au philosophe menacé, la police assure fort normalement une protection. Quant à Alain Soral, soi-disant menacé, il est chassé manu militari d’un salon littéraire par cette même police. Etrange traitement. Richard Descoings s’est expliqué - laborieusement - sur cette affaire Soral sur RSP.fm, la radio des étudiants de Sciences po.

Censuré et intimidé

Alain Soral est, en effet, un homme en danger, qui s’est déjà fait violemment agresser. La première fois, c’était le 28 septembre 2004. Lors d’une séance de dédicace dans une librairie parisienne, une vingtaine d’individus armés de gourdins et de bombes lacrymogènes ont fait irruption, saccageant la boutique et blessant plusieurs personnes présentes sur les lieux (). Soral s’en est sorti sans gros dégâts. La Ligue de défense juive d’avoir organisé cette expédition punitive. L’attaque faisait suite à la diffusion sur France 2, le 20 septembre 2004, de l’émission Complément d’enquête, où Alain Soral avait tenu des propos jugés antisémites par certains ; l’écrivain s’était dit, quant à lui, piégé par les journalistes, qui n’avaient retenu du long l’entretien à bâtons rompus qu’il leur avait accordé que les quelques secondes où il avait dérapé, où il avait outrepassé sa pensée, et "qui pouvaient provoquer", selon ses propres termes, "sa mort médiatique et aussi physique."

De fait, depuis cet incident, Soral est tricard dans les médias - un vrai paria - et semble apporter le danger partout où il passe. Le 13 septembre 2006, il a reçu un autre avertissement, en se faisant de nouveau agresser par deux individus en scooter, qui l’ont gazé. Cette agression faisait suite à sa visite au Liban, en compagnie de Dieudonné, de Thierry Meyssan, Marc Robert et Ahmed Moualek. Le petit groupe, qui voulait rendre compte des terribles agissements de l’armée israélienne contre le peuple libanais, avait alors rencontré de très hauts dirigeants du Hezbollah.

Un marxiste chez Le Pen

Richard Descoings a donc officiellement exclu Soral des murs de son école par peur d’incidents violents que l’agitateur aurait pu attirer sur sa personne. Mais ne peut-on pas aussi relier sa décision au récent "coming out" de Soral sur son orientation politique ? En effet, même si la rumeur circulait déjà depuis quelque temps, l’information n’est officielle que depuis la semaine dernière : Alain Soral a annoncé, à travers deux interviews, l’une donnée le 27 novembre à la webradio québecoise Rockik.com, l’autre le 29 novembre au webzine Salut public, qu’il avait rejoint l’équipe de campagne de Jean-Marie Le Pen. Et ceci depuis plus d’un an ! Information confirmée par l’intéressé le 1er décembre dans l’émission Les grandes gueules sur RMC.

Il définit lui-même, sur Rockik.com, son rôle au sein du FN comme celui d’un "conseiller technique", produisant des idées et des concepts, "en charge des affaires sociales et des banlieues". Alain Soral a déjà eu l’occasion de marquer la pensée frontiste de son empreinte, à travers le fameux discours (texte ou vidéo) tenu par le président du Front national au pied du moulin de Valmy le 20 septembre dernier. La patte de Soral y était manifeste. C’est d’ailleurs ce discours soralien de Valmy, avec ses accents de réconciliation nationale, cette main tendue à tous les Français, notamment d’origine immigrée, qui avait séduit Dieudonné, ami de Soral qui se revendique "libre-penseur-sans-a-priori-voulant-juger-par-lui-même", et qui lui a fait envisager un possible ralliement futur avec le candidat Le Pen.

Le diagnostic de Soral, c’est que l’ultralibéralisme mondialisé et les communautarismes détruisent la France ; selon lui, il y a convergence d’analyse entre les tenants du non au projet de constitution européenne, qu’ils soient communistes, chevènementistes, ou lepénistes. Pourquoi alors l’ancien militant du PCF, qui se réclame encore aujourd’hui du marxisme, n’a-t-il pas rallié l’extrême gauche ou encore Jean-Pierre Chevènement (d’autant qu’il se dit proche des idées du "Ché") ?

"En bon analyste marxiste, je dois admettre, dit-il sur salutpublic.fr, que les choses ne bougent pas grâce aux partis de gauche traditionnels qui ont renoncé à peu près à tout... Elles ne bougent pas à gauche ni à l’extrême gauche, où ne sévit plus que la sclérose d’un néo-communisme adolescent, essentialiste, esthétisant mal compris et mal digéré type LO, PT, LCR... Elles bougent dans le camp du populisme." Soral en tire cette "conclusion : je pense que l’engagement à la fois raisonnable et révolutionnaire pour agir contre les dégâts de l’ultralibéralisme mondialisé et du communautarisme - communautarisme qui conduit à ce clash des civilisations dont a besoin l’ultralibéralisme américain pour achever sa domination - c’est de s’engager aux côtés de Jean-Marie Le Pen à la prochaine présidentielle. Aucun renoncement ni délire dans ce positionnement, juste le viril et sain usage de la raison dialectique..."

La réconcilitation : un slogan vide et naïf ?

Pour Soral, les anciens clivages politiques, vermoulus, sont à dépasser, dans une "révolution douce", qui passera par la réconciliation (mot qu’il a aujourd’hui constamment à la bouche, comme d’ailleurs son ami Dieudonné) : "C’est la réconciliation de ces deux forces révolutionnaires d’essence différente mais complémentaires - réserves d’énergie de la jeunesse pauvre issue de sociétés patriarcales à haute teneur morale et raison pratique des adultes de la petite et moyenne bourgeoisie française - qui permettra le saut qualitatif." Soral veut réconcilier le peuple français avec lui-même, transcender les classes et les communautés, les faire communier dans l’idée de nation, dont les principes fondamentaux seraient l’assimilation, le travail et la citoyenneté. C’est ainsi qu’il se définit lui-même comme un "national républicain", et déclare s’être rallié au FN par l’entremise de Marine Le Pen, qui, assure-t-il, partage ses positions nationales républicaines, sans qu’on puisse dire si elles sont de gauche ou de droite.

Soral croit au destin gaullien de Le Pen, qui, seul, pourra sauver la France. Car lui seul reste encore radicalement hors du système. Soral, qui joue parfois les prophètes et se targue de ne presque jamais se tromper, croit à l’inéluctable accession au pouvoir du Front national, même si elle ne se produit pas en 2007. Au pire, le FN deviendra, nous annonce-t-il, le premier parti d’opposition de France, et pèsera au moins 25 %... Rendez-vous dans cinq mois pour juger des pouvoirs de prédiction d’Alain Soral.

Cas de conscience

D’aucuns rappelleront à Soral les dérapages commis par Le Pen il y a dix ou vingt ans, et qui lui ont valu d’innombrables condamnations judiciaires : l’histoire du "détail" (les chambres à gaz sont "un point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale"), l’inégalité des races, les "sidaïques" prétendus contagieux par leur transpiration, leur salive, et assimilés à des lépreux, etc. Je lui rappellerai à mon tour ces meetings lepénistes, où des visages de gens basanés étaient projetés sur un écran géant, dans le seul but de les faire huer par le public... Ces scènes horribles ont été montrées dans de nombreux reportages. Beaucoup, je pense, s’en souviennent.

La question est : peut-on relativiser ces propos, les comprendre, transiger, les excuser ? Peut-on se réconcilier avec ceux qui les ont prononcés (dans le pardon christique que prône Soral) ? Peut-on leur tendre la main et les rallier ? Alain Soral, comme Dieudonné (qui, tout en restant plus distant pour le moment, semble prendre le même chemin), a choisi de tendre la main. Souhaitons-leur, dans leur candeur, qu’ils ne se la fassent pas arracher !

"L’espoir" Dieudo-Le Pen

Soral et Dieudonné ont été au cours des dernières années diabolisés, boycottés par les médias, caricaturés, victimes de désinformation. Ils en ont souffert. Ils ont développé naturellement de la haine, ou, du moins, un peu de rancoeur envers ceux qui leur ont fait subir un tel traitement. Leur but est aujourd’hui de faire sauter le système. Le Pen est devenu leur espérance, car il leur apparaît comme le seul rebelle de la scène politique française ; et puis parce qu’il leur ressemble : vilipendé depuis plus de trente ans, incarnant à lui seul le mal, il a porté sa croix comme eux, a fait montre d’une incroyable force de résistance, comme eux, d’un entêtement acharné, sans avoir jamais plié ou rompu sous les coups... Et tout cela crée une certaine solidarité - celle des parias. Au-delà des idées, ils se rejoignent en ce qu’ils s’estiment humainement, se considérant comme des honnêtes hommes, pris à parti par des lâches, des vendus, le bal des hypocrites.

Mais rien ne vaut la parole de Soral lui-même, qui, dans une interview filmée, déclarait espérer "une alliance objective entre tous les miséreux... Je vois se dessiner, disait-il, le rapprochement étrange entre la colère de Dieudonné et la colère des lepénistes... Est-ce que ce n’est pas ça la France qui peut se sauver demain, c’est un Le Pen et un Dieudonné qui se tendent la main et qui se mettent à se parler ? Ces gens-là ont peut-être les mêmes valeurs, valeurs de dignité, de travail... Le rapprochement Dieudonné-Le Pen, c’est l’abjection absolue de toute la boboitude standard, c’est la monstruosité absolue, or pour moi c’est le plus grand espoir."

Un charme ambigu

Les bobos ont de quoi frémir si la révolution que Soral appelle de ses voeux a lieu. Parlant, dans l’interview évoquée ci-dessus, des travaux réalisés à Paris par la mairie PS et Verts de Bertrand Delanoë, et qu’il juge pour le moins sévèrement, il déclare - certes avec ironie : "Dans une période révolutionnaire, les gens qui ont fait ça, ils peuvent être guillotinés, s’il y a un Robespierre qui vient, il peut y avoir de la guillotine, ça mérite, largement... on en a guillotiné pour moins que ça..." Et de renchérir sur les bobos qui viennent acheter le Paris populaire, et le détruisent : "Le lieu qui serait naturellement pour eux, et peut-être un jour j’en ferai un camp pour eux... un camp de... un camp de... ouaih un camp, on les mettra là... c’est la Défense, c’est le seul lieu qu’ils méritent, c’est le lieu qui leur ressemble..." Probablement n’est-ce pas là à prendre au premier degré, mais c’est tout de même un peu violent...

Soral est un type drôle et viril, à l’humour féroce, qui produit des analyses sociologiques souvent justes et courageuses, mais qui, selon certains, dérape de temps en temps. Dieudonné est, à mon sens, le comique le plus drôle et le plus percutant de sa génération, et lui aussi est souvent "borderline", trop ou pas, cela dépend des limites de chacun. Le Pen est le plus talentueux tribun actuel, il a ce charme oratoire que la plupart des politiques n’ont plus, cette richesse de la langue qu’il partage avec François Mitterrand, et qui lui donne un ascendant certain dans les débats sur la plupart de ses contradicteurs, rattrapé toutefois par les horreurs qu’il distille avec un plaisir pervers de temps à autre. Ces trois hommes sont maltraités dans les médias dominants, mais rencontrent un écho de plus en plus fort dans la population. Cette équipe de "bras cassés" pourrait se révéler une dream team aux prochaines élections, qui sait... Sans doute le saltimbanque (certes, encore en phase d’observation) et le sociologue font-ils fausse route. Mais nous devons constater que leur sympathie affichée pour le leader du FN pourrait jouer un rôle non négligeable au printemps prochain.


Ce rapprochement entre un ancien militant du Parti communiste et le parti d’extrême droite est le symptôme d’un mouvement de fond, caractérisé par la dédiabolisation de Le Pen (symbolisée par l’attitude d’ouverture d’un Dieudonné), couplée à un rejet de plus en plus massif du système "UMPS", et ceci jusque chez le très modéré François Bayrou. A chaque bord de l’échiquier politique, on entend des appels à la révolution, ou, du moins, on diagnostique un climat pré-révolutionnaire. A l’heure où chacun peut sentir un ras-le-bol populaire face au matraquage médiatique du tandem présidentiel Ségo-Sarko, doit-on craindre une révolte dans les urnes au printemps prochain ? En tout cas, les sondages récents l’attestent : jamais Jean-Marie Le Pen n’a été aussi proche du pouvoir.

Source : Agora Vox






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