Dans cette dernière ligne droite de la campagne présidentielle, Jean-Marie Le Pen mise sur les médias télévisuels et radiophoniques pour promouvoir ses idées. Son agenda pour février ne prévoit pas moins de neuf grandes émissions. Sa fille, Marine Le Pen, directrice stratégique de la campagne, le suppléera dans huit autres. Sans compter les prestations ponctuelles de Bruno Gollnisch, le délégué général, ou de Jean-Claude Martinez, vice-président du FN, il est vrai moins prisées par les médias.
"Je fais beaucoup de choses. Je suis sur le terrain politique matin et soir, mais j'ai considéré qu'il vaut mieux 11 millions de téléspectateurs sur TF1 plutôt que 1 000 sympathisants à Romorantin (Loir-et-Cher)", explique M. Le Pen. "J'ai la portion congrue dans les radios et télévisions, j'essaie de la faire fructifier", insiste-t-il, en ne cachant pas qu'il espère beaucoup de la "dernière phase de campagne où l'équité et même l'égalité seront en vigueur dans les médias".
CINQ MEETINGS
Les déplacements de M. Le Pen, qui aura 79 ans en juin, ont été réduits. Ils se résument, en février, à une visite en Picardie et à un déjeuner-débat, à Nantes, consacré à l'écologie. M. Le Pen évoque pour justifier ce choix le peu de disponibilité de ses cadres "pris par la collecte des promesses de parrainages" indispensables pour valider sa candidature à l'Elysée. Dimanche 4 février sur Europe 1, il a déclaré "ramer" mais "approcher de Cythère doucement" avec "un peu plus" de "430-450" signatures.
Le principal événement de ce mois sera la convention présidentielle des 24 et 25 février, organisée à Lille. A l'origine, cette convention devait être un faire-valoir de l'Union patriotique voulue par M. Le Pen. Elle devait témoigner de sa capacité à rassembler "au-delà de son camp". Mais le peu de succès de cette main tendue aux "patriotes" a conduit la cellule de campagne à changer son fusil d'épaule et à consacrer ces journées au programme.
En effet seuls, jusqu'à présent, Bruno Mégret et son parti le Mouvement National Républicain (MNR), le Parti populiste créé par des dissidents du FN et du MNR et, côté personnalités, l'écrivain Alain Soral y ont adhéré. Un événement autour de cette Union aurait conduit à mettre sur le devant de la scène M. Mégret, le principal responsable de la scission du FN, en 1998, à qui Marine Le Pen a reproché, par le passé, d'être entouré d'"ethnicistes". Un exercice auquel s'oppose Mme Le Pen et Louis Aliot, secrétaire général du FN.
Plusieurs déplacements à l'étranger avaient été envisagés. L'idée a finalement été abandonnée. M. Aliot évoque le "peu d'intérêt des Français pour ce genre de déplacements". Un autre membre du bureau politique parle du peu d'enthousiasme des responsables politiques à rencontrer le chef de l'extrême droite française.
Cinq meetings ont toutefois été programmés d'ici au 22 avril. Le premier et le dernier auront lieu dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Marseille et Nice), région où M. Le Pen se présente régulièrement et qui procure au Front un de ses meilleurs scores.
source : lemonde.fr