Jean-Marie Le Pen s'est présenté vendredi comme le seul candidat à l'élection présidentielle capable de faire respecter le "non" français au référendum de 2005 sur le traité européen et à s'opposer aux "européistes."
Soulignant que le trio Bayrou-Royal-Sarkozy s'était engagé en faveur du "oui", il a rappelé être, à 78 ans, "le dernier parlementaire encore en activité" à avoir voté contre le traité de Rome en 1957 à l'Assemblée nationale.
Le président du Front national a estimé, lors d'une conférence de presse, que le cinquantième anniversaire du traité de Rome, "curieusement fêté à Berlin", n'était "qu'un prétexte" pour relancer l'intégration européenne.
Il a annoncé que le groupe d'extrême droite au Parlement européen présidé par son n°2, Bruno Gollnisch, "Identité, tradition, souveraineté", ne se rendrait pas aux cérémonies pour protester "contre les dérives actuelles de l'Union", qu'il a qualifiée de "grosse méduse molle."
Jean-Marie Le Pen a réaffirmé son intention, s'il était élu, de renégocier les traités européens afin d'en revenir à une Europe des Nations, estimant que la Grande-Bretagne, la Pologne et la République tchèque "sont sur la même ligne que nous."
"Pourquoi ne pas envisager un nouveau traité de Rome en 2007 avec Le Pen à l'Elysée ?", a-t-il demandé.
Le candidat du FN a précisé qu'il saisirait le peuple français par référendum s'il apparaissait, une fois élu, que le maintien de la France dans l'Union avait des conséquences "qui pourraient être dramatiques."
Jean-Marie Le Pen a estimé que la question ne se posait pas pour l'euro, qui a été établi, selon lui, pour "préparer l'Etat supranational" et "connaîtra une déperdition de lui-même" après les refus français et néerlandais du traité européen.
Le dirigeant d'extrême droite, qui se contenterait aujourd'hui du traité de Rome, a expliqué qu'il avait voté contre en 1957 parce qu'il pressentait qu'il ne s'agissait que de la première étape d'un projet "délirant" et "dangereux" d'Europe supra-nationale.
"L'Europe d'aujourd'hui, celle voulue par MM. Sarkozy, Bayrou et Mme Royal, a trahi les idéaux européens d'hier, a ouvert ses frontières avec sa folle politique libre-échangiste et d'immigration, a supprimé ses frontières en acceptant la Turquie", a-t-il affirmé.
Jean-Marie Le Pen a accusé ses compétiteurs UMP, UDF et PS de vouloir "faire ratifier en catimini" la nouvelle Constitution européenne par voie parlementaire.
Il a raillé le "mini-traité" ou "traité simplifié" proposé par Nicolas Sarkozy, le "maxi-traité" ou "traité vitaminé" voulu par Ségolène Royal et l'Union européenne "à deux cercles" prônée par François Bayrou, qui s'inspire, selon lui, de Jacques Chirac.
source : boursier.com