Dans les cités, "on s'apprête à voter massivement pour moi", affirme le président du Front national Jean-Marie Le Pen dans un entretien publié dimanche dans "Le Parisien".
"Dans les cités, beaucoup ne supportent pas Sarkozy, et on s'apprête à voter pour moi", explique-t-il. "Les jeunes ont plus peur de Sarkozy que de Le Pen. Partout, je sens monter la colère".
"Rappelez-vous la tragédie du tsunami", poursuit le président du FN. "Sur les plages, les gens se baignaient ou bronzaient. Pourtant, au loin, la vague déferlante était déjà en route et allait tout emporter".
Interrogé sur son éventuelle préférence à l'égard du ministre de l'Intérieur ou de la candidate socialiste Ségolène Royal, il observe que "l'un et l'autre veulent faire croire qu'ils sont des poulets de l'année". "Mais ils vont devoir s'expliquer sur les responsabilités de l'UMP et du PS qui gouvernent la France depuis trente ans, et l'ont conduit au désastre", note-t-il. Et de poursuivre : "on verra, mais dans ma vie, j'en ai observé des écroulements".
A quelques heures du congrès d'intronisation du candidat de l'UMP -Nicolas Sarkozy- à la présidentielle, il juge en outre que "c'est le dernier volet en date d'une omniprésence médiatique qui semble tenir lieu de stratégie au ministre de l'Intérieur".
Jean-Marie Le Pen estime qu'il parviendra à rassembler les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à la présidentielle, "mais j'y aurais consacré le cinquième de mon budget global de campagne", dit-il. "La loi est scandaleuse, antidémocratique, anticonstitutionnelle. Au départ, avec 100 parrains, il s'agissait d'écarter les candidatures farfelues. Maintenant, on a mis en place un vrai système censitaire (...) En tout cas, si j'étais l'un des 364 députés UMP, je me ferais du souci".
S'il approuve le président de l'UMP François Bayrou quand il dénonce le favoritisme des médias pour le duo Sarkozy-Royal, il observe qu'on "assiste à un essai de propulsion de Bayrou pour en faire le troisième homme". "Cela me fait sourire. Parce que, sans accorder trop d'importance aux sondages, je les lis. Or, ils me donnent le double de ce que l'on m'accordait à la même période, il y a cinq ans. Comme d'habitude, tout se jouera dans les deux derniers mois", juge Jean-Marie Le Pen.