La confortable victoire de Nicolas Sarkozy  repose essentiellement sur une manipulation éhontée de l’opinion publique grâce à une astucieuse campagne de communication qui a joué sur le registre d’une droite soit-disant décomplexée.

Mais en mettant en avant les vraies valeurs de la droite -tactique ouvertement destinée à éliminer le Front national qui revendiquait franchement ces valeurs depuis trente ans - Sarkozy a joué un numéro d’artiste illusionniste qui n’a pas trompé les électeurs perspicaces et encore moins le front national. Ceux qui se sont fait soit disant happés par l’UMP, l’ont moins été par conviction que pour échapper à un gouvernement socialiste et à Mme ROYAL qui a montré les limites d’un programme arriéré et coûteux.

 Sarkozy en reprenant à dessein électoral les idées, les phrases, les formules, et même les discours du Front national a bien senti que le peuple y serait sensible surtout après le manque de débat de 2002 et après les résultats très ambigus de sa politique à l’UMP et de son bilan au ministère de l’intérieur.

 Mais ne vous fiez pas aux apparences : Il n’a en réalité ni la volonté ni le pouvoir d’appliquer les mesures utiles et nécessaires pour le redressement de la France et de la nation à cause de sa dépendance à l’Europe fédérale qu’il entend relancer.

 D’ailleurs, son premier discours après son élection à la présidence aurait du mettre la puce à l’oreille. Peu de mots pour la France mais une posture franchement mondialiste. Il a parlé de l’Afrique, d’une sibylline union-méditerranéenne, des Etats-Unis, des pauvres dans le monde, etc. Et ses actes iront dans ce sens.

 Mais j’incline à penser que lorsque Nicolas Sarkozy nous dit qu’il aime la France et qu’il veut restaurer ses valeurs, il trompe les citoyens Français d’une manière assez perfide. En effet, je crois que pour lui les termes « identité nationale » ne signifient pas la même chose que pour le front national ou le citoyen moyen. Il prône une sorte de diversité française qui s’apparente plus au multiculturalisme à l’américaine, qu’à la protection et à l’enrichissement de l’identité française, de son exception culturelle, traditionnelle, linguistique, politique, historique, etc. Exit la souveraineté, les frontières nationales, les protections douanières, le refus de l'immigration massive, etc etc.

 C’est la raison pour laquelle JM Le PEN n’a pas voulu cautionner sa candidature et à conseillé l’abstention.

 Sarkozy est peut-être un jeune champion ardent et pugnace qui a eu plus de chances de remporter le match grâce à ses contacts, ses pouvoirs, ses manipulations, mais il est loin d’être le perdreau de l’année ou le chevalier blanc parti reconquérir les territoires perdus de notre France.

 Bien que Le PEN a perdu ses élections, le front national a, à mon avis, de beaux jours devant lui car son but va être double :

 -         d’abord obliger Sarkozy à respecter ses « fausses » promesses et deuxièmement, comme ce dernier ne pourra pas les tenir,

• Pourquoi ne devons-nous pas faire confiance à Sarkozy pour relever la France ?
• Sarkozy est européïste et cette seule prise de position devrait nous enlever tout espoir. En effet, la Constitution européenne que M. Sarkozy veut relancer, la poursuite du processus européen (en tant qu'Europe fédérale) c'est la fin de la France. C'est la fin de la souveraineté.
• 70% des lois françaises sont faites à Bruxelles et à Strasbourg par le Parlement européen et non par le parlement français. D'autre part, nous n'avons plus la souveraineté et le pouvoir sur nos frontières que ce soit pour les produits ou pour les personnes.
• Le Président de la République Jacques Chirac, n'a pas été capable en cinq ans de changer le taux de la TVA sur la restauration pour la ramener à 5,5 %, c'est pour dire la limite des pouvoirs du Président de la "République" (en réalité, il n'y a plus de République) !!
• Sarkozy en plus est immigrationniste (Cachan : sur 25 000 personnes, parmi les clandestins seuls 17 ont été raccompagnés aux frontières !!!) De plus, M. Sarkozy ne veut ni changer le droit du sol, ni revenir sur le regroupement familial, ni annuler les sept aides gratuites de l'Etat réservées aux clandestins) pour inverser le courant de l'immigration. Alors que Le Pen prône une immigration zéro, Sarkozy voudrait nous faire croire en l'efficacité et en l'utilité d'une immigration choisie.
• Et puis Sarkozy s'est proposé de régulariser les femmes battues du monde : encore un délire verbal.
• L'UMP (comme d'autres) ne considère pas le vote FN comme un vote républicain sans jamais avoir expliqué pourquoi ! Raison de plus pour penser que Sarkozy ne changera pas cette injustice. D'autant qu'il ne veut pas remettre de proportionnelle à toutes les élections comme le demande le FN, et d'autres partis. Ce point est absolument ignoble quand on sait que nombre de propositions du FN sont reprises par la Gauche comme par la Droite d'une manière tout à fait opportuniste. Et toute la thématique de la campagne de Sarkozy a été inspirée des propositons et des discours du FN.
• De plus, sur le plan militaire, M. Sarkozy ne dit rien de sa politique. En tous les cas, il ne parle pas de réhausser le budget de la Défense française et tendrait donc à pencher vers une Défense européenne dont on connait l'inanité et la dépendance.
• De même, M. Sarkozy n'a pas cessé depuis des années d' user et abuser de postures communautaristes, allant draguer tantôt la communauté musulmane (c'est lui qui a crée l'union des musulmans de France) tantôt d'autres communautés ethniques, religieuses ou sexuelles pour obtenir des voix. Il est à l'origine de la remise en question de la loi sur la laïcité de 1905 puisque très favorable à la construction de mosquées financées par l'Etat, et autres étrangetés du même acabit.
• Enfin, Sarkozy en dépit de son discours "post élection" est un atlantiste convaincu puisqu'il n' pas manqué de rappeler lors de son voyage aux Etats-Unis (pour aller discuter avec Bush) que son idéal pour la France c'était la constitution des Etats-Unis. Allant même avouer qu'il ne se sentait pas vraiment Français. Pour quelqu'un qui n'a cessé de répéter pendant sa campagne qu'il aimait la France et la nation, c'est un peu fort de café.
• Bref, M. Sarkozy représente l'amalgame de tous les paradoxes. Et c'est pour cela que ne sachant pas donner de cap précis à la France, il reste un homme versatile et peu digne de confiance.