Le tassement du front national est relatif. Certes, Jean-Marie Le Pen a perdu un million de voix entre 2002 et 2007. Mais ses idées, elles, se sont diffusées. Il y a, du point de vue du discours, des thèmes qui étaient habituellement ceux du front national et qui sont désormais ceux de Nicolas Sarkozy. 29% des personnes qui ont voté pour Jean-Marie Le Pen en 2002 ont voté cette année pour le candidat UMP. Cela a d'ailleurs des conséquences dans les urnes : 12% des électeurs de François Bayrou viennent de l'UMP.
Mais tout n'est pas fini. Quand ces électeurs nouvellement séduits verront que Nicolas Sarkozy n'a que des mots, des expressions qui ressemblent à celles du FN mais que ses actions ne sont pas celles préconisées par le front national depuis des décénies, ils se sentiront trahis. Seul Jean-marie le Pen représente une rupture salvatrice pour la France.
Je pense que le vote FN n'est pas un vote protestataire mais bien un vote idéologique. Le report des voix sur Sarkozy le prouve, puisque ce report est le fait de l'usurpation des propos du FN par le candidat de l'UMP, lequel se révèle être une menteur et un opportuniste.
Une première preuve de l'imposture de Sarkozy: à peine au second tour qu'il affiche sa volonté de relancer la constitution européenne pour créer une Europe fédérale. Une constitution que les Français ont pourtant rejetée en 2005.
Ainsi, contrairement à ce qu'il dit, il se moque totalement du devenir de la nation. Car on sait que l'Europe fédérale signera l'arrêt de mort de toutes les nations et de la République française.
Les Français ont donc voté pour l'apparence du changement.