"Je crains que les Français n'aient été abusés et je leur prédis avec tristesse des lendemains qui déchantent", a-t-il lancé devant ses partisans, réunis au siège du FN et d'abord incrédules, à l'écoute des premiers résultats.
Pourtant, le dirigeant du FN, qui conserve une capacité de nuisance, selon l'expression de ses adversaires, détient une partie de la clé du second tour pour le président de l'UMP, qui n'a cessé de courtiser les électeurs du Front national.
DÉCISION ANNONCÉE LE 1ER MAI
Que va maintenant faire M. Le Pen ? Sans se dévoiler, il a rapidement confirmé qu'il préciserait sa position pour le second tour le 1er mai, lors du traditionnel défilé du FN en l'honneur de Jeanne d'Arc, à Paris.
Les options sont réduites. Louis Alliot, secrétaire général du FN, a laissé entendre sur France 2 qu'il serait difficile pour son parti d'appeller à voter "pour l'un ou l'autre des candidats" du second tour, qui ont "une même vision de l'avenir, celle de l'Europe de Bruxelles".
"Je déplore que beaucoup d'électeurs proches des idées de la droite nationale aient commis l'erreur de faire confiance à monsieur Sarkozy, qui ne pourra que les décevoir", a déclaré pour sa part Bruno Mégret, président du Mouvement national républicain (MNR), qui soutenait le candidat FN.
"LA BATAILLE DES IDÉES"
Pour minimiser son échec, Jean-Marie Le Pen a revendiqué sa victoire dans les esprits. "Nous avons gagné la bataille des idées, la nation et le patriotisme, l'immigration et l'insécurité ont été mis au cœur de la campagne par des adversaires qui, hier encore, écartaient ces notions d'un air dégoûté", a-t-il dit. "La seule façon de peser pour faire appliquer la politique que les Français appellent de leurs vœux est de faire élire des députés à l'Assemblée nationale", a-t-il ajouté.