Jean-Marie Le Pen va à nouveau créer la surprise lors du premier tour de la présidentielle, le 22 avril, grâce aux accents "anti-système" du trio Bayrou-Royal-Sarkozy, a prédit dimanche Marine Le Pen.
"J'espère que Jean-Marie Le Pen va faire mieux qu'en 2002",a déclaré la vice-présidente du Front national à des journalistes, en marge de la convention présidentielle du FN à Lille.
"Je vois déjà les titres, car au-dessus de tremblement de terre, il y a quoi ? La fin du monde ?", a-t-elle ironisé.
Marine Le Pen estime que "tout s'est aggravé depuis 2002" et que ceux qui "n'ont pas su régler les problèmes d'hier" auront du mal à convaincre qu'ils pourront "régler les problèmes de demain."
Pour la directrice stratégique de la campagne FN, les sondages ne reflètent pas l'adhésion croissante aux idées de Jean-Marie Le Pen, en particulier au sein de l'électorat populaire.
Interrogée sur les craintes exprimées par le ministre de l'Education Gilles de Robien (UDF) de voir la tonalité anti-système de la campagne profiter au président du FN, Marine Le Pen répond : "C'est le risque."
"A partir du moment où on prend la posture de Jean-Marie Le Pen, à partir du moment où M. Sarkozy prend une posture autoritaire, où madame Royal le fait aussi, à partir du moment ou chacun s'accorde à dire que l'immigration est un problème et que M. Bayrou dit comme nous que le système est pourri, les gens se disent 'tiens, ça me rappelle quelque chose'", ajoute-t-elle.
Marine Le Pen est convaincue que les médias et les sondeurs "n'ont pas retenu la leçon" du 21 avril 2002, qui a vu le président du FN accéder au second tour de la présidentielle.
Alors que le candidat de l'UDF est crédité de 17% des intentions de vote, contre 11,5% à Jean-Marie Le Pen dans un sondage Ifop/JDD, elle doute que François Bayrou puisse s'imposer comme le troisième homme de la campagne.
"M. Bayrou peut rechuter aussi rapidement qu'il est monté. Lorsqu'on regarde de près ces sondages, on s'aperçoit que la certitude de vote en sa faveur est de 30%, contre 70% à Jean-Marie Le Pen", dit-elle.
"Bayrou, ce n'est pas ni droite, ni gauche. C'est et la droite et la gauche", s'amuse Marine Le Pen, soulignant que l'idée du candidat centriste de faire appel, s'il était élu, à des personnalités socialistes ou UMP, le place "dans l'oeil du système."