Encore indifférents il y a un an à la question de l’immigration, l’opinion publique ibérique presse aujourd’hui le gouvernement socialiste de mettre fin à ces “avalanches jamais vues” d’immigrants.
Ils arrivent de partout (Afrique du Nord, Mauritanie, Sénégal et désormais de Guinée équatoriale), prennent d’assaut les archipels espagnols (les Canaries) et depuis la fin de l’été, les plages de Malaga ou d’Almeira dans le sud du pays. Un flot continu et quotidien de migrants (plus de 10 500 depuis le début du mois d’août aux Canaries près de 25 000 depuis janvier 2006). Un déferlement jamais vu qui inquiète une opinion publique jusqu’alors indifférente au problème de l’immigration. Sondages après sondages, les Espagnols témoignent de leur ras-le-bol face à cette submersion migratoire que semble incapable de juguler le gouvernement socialiste. 89 % des Ibériques estiment que “trop d’immigrants arrivent dans leur pays” et sont près de 65 % à penser que “le gouvernement ne répond pas de façon adéquate” aux problèmes posés. Sur l’archipel des Canaries qui subit depuis des mois cette avalanche de migrants, l’inquiétude a laissé place à l’exaspération de la population locale. Membre du gouvernement local, Froilan Rodriguez tire la sonnette d’alarme. “Pas un seul mineur n’a été rapatrié. Sans compter qu’avec les immigrants adultes malades ou hospitalisés, nos ambulances ne sont plus assez nombreuses. Parfois des patients canariens ne sont pas pris en charge, ce qui provoque un ras-le-bol.” L’exécutif socialiste a beau multiplier les discours comminatoires, il porte la responsabilité de cette marée humaine. La régularisation début 2005 de 600 000 clandestins a constitué un dangereux appel d’air. Il n’a fallu que quelques jours pour que la nouvelle orientation laxiste des socialistes espagnols se répande comme une traînée de poudre dans les pays d’émigration. Dix ans d’irresponsabilité des différents gouvernements en matière de politique d’immigration, plongent l’Espagne dans une crise sans précédent. De 257 000 en 1996, la population étrangère est estimée désormais à plus de quatre millions de personnes, mettant en péril la fragile bonne santé de l’économie ibérique qui, pour la première fois depuis dix ans, voit son marché du travail saturé
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